Carrefour du numérique, Marseille attend toujours les retombées économiques

Décryptage
le 26 Nov 2021
21

Depuis plus de dix ans, les plages marseillaises voient débarquer en masse des câbles sous-marins reliés à des data centers. L'urbanisation de la ville, mais aussi sa consommation énergétique sont impactées. Sans pour autant qu'elle en bénéficie vraiment en termes d'attractivité.

Le data center MRS3 d
Le data center MRS3 d'Interxion (désormais Digital Realty) était une base de sous-marins, dans l'enceinte du port. (Photo DR)

Le data center MRS3 d'Interxion (désormais Digital Realty) était une base de sous-marins, dans l'enceinte du port. (Photo DR)

Marseille a la tête dans les nuages, ou plutôt dans le cloud. Depuis une dizaine d’années, la ville se fait une place de choix dans l’univers du numérique planétaire. Un monde plein de connectivité et de dématérialisation qui nécessite pourtant des infrastructures bien réelles. À commencer par les câbles sous-marins, ces descendants du télégraphe et […]
10 ans d'indépendance
UNE FIERTÉ, UNE FÊTE
UN COMBAT

Commentaires

L’abonnement au journal vous permet de rejoindre la communauté Marsactu : créez votre blog, commentez, échanger avec les autres lecteurs. Découvrez nos offres ou connectez-vous si vous êtes déjà abonné.

  1. barbapapa barbapapa

    Ces installations proposées dans l’enceinte portuaire sont mauvaises pour Marseille :
    – C’est le Port Autonome (GPPM) dont la fonction est portuaire qui se transformerait en aménageur, en promoteur immobilier, et qui encaisse loyers et droits à bâtir en lieu et place de la Ville. C’est la porte ouverte à toutes les dérives.
    – Cela pérenniserait une énorme emprise foncière de + de 7 kilomètres en façade maritime qui n’a plus lieu d’être maintenant que la quasi totalité des volumes de fret sont à Fos et Port Saint Louis. Et cela prive toujours les marseillais de l’accès à la mer, cela prive la Ville de Marseille d’un énorme potentiel de développement touristique et balnéaire à partir de la Digue du Large.
    – Cela créerait une énorme zone de non droit français (le GPPM et certains syndicats font la police dans leurs murs) autour d’entreprises bunkerisées.
    – + il faudra faire les vrais comptes de la croisière : recettes pour le GPPM et pollution atmosphérique pour les marseillais, pour la ville c’est la pollution humaine de nuées de touristes de quelques heures pour le bénéfice de quelques commerces de savonnettes et du petit train.

    Signaler
  2. hugo2005 hugo2005

    Une précision: la galerie à la mer de Gardanne n’alimentait pas en eau douce la mine, mais , au contraire, évacuait les eaux souterraines d’infiltration qui menaçaient la mine.

    Signaler
    • Pascal L Pascal L

      “”Nous n’envoyons de l’eau qu’à 30 degrés, donc chauffer des HLM ou des piscines avec un data center c’est une vue de l’esprit”, tranche Fabrice Coquio”.
      Ce monsieur ne connait pas les pompes à chaleur ???
      Le projet de boucle d’eau de mer prévu pour le quartier fonctionne sur ce principe pour le refroidissement : on utilise de l’eau de mer à 25 ° (l’été) pour refroidir grace à des pompes à chaleur (la clim, c’est une pompe à chaleur qui chauffe l’extérieur pour refroidir l’intérieur).
      Utiliser de l’eau à 30 ° pour le chauffage par pompe à chaleur est donc très rentable. Rassurez nous, ce n’est pas un cadre technique ce monsieur ? Il sort d’une école de commerce ?

      Signaler
  3. Alceste. Alceste.

    Il y a bien longtemps que le GPMM est complètement à la dérive en terme de volume traité.L’activite pétrole baisse inexorablement,de même pour le minéralier, les conteneurs qui face aux autres ports ne pèsent rien, on amuse la galerie avec les croisières et une menace importante sur l’activité ferry et la continuité territoriale qui si elle se réalise ,serait terrible.
    Alors le GPMM essaye de trouver des solutions qui n’ont rien à voir avec sa mission première indépendamment de son environnement.
    C’est la ville dans la ville, je pollue ,rien à foutre, je crée des embouteillages monstres lors de l’embarquement des ferries,je m’en tape, j’aménage comme je veux, m’en fouti.Martel , dirigeant principal s’est très vite habitué aux habitudes régionales.Et bien sûr aucune vision globale avec nos zėlus locaux.
    Mais in fine , Martel qui est particulier mais pas idiot , finira comme les autres, dans l’immobilier.Il fera des marinas avec immeubles.

    Signaler
  4. polipola polipola

    Et une fois de plus, l’économie, l’attractivité, prennent le pas sur l’impact écologique. C’est effarant de ne voir aucune réflexion politique se développer sur le sujet.

    Signaler
  5. Patafanari Patafanari

    Poussez-vous habitants. Laissez passer les tuyaux. Mais oui, vous aurez des retombées.(hi!hi! Sur vos impôts et dans vos poumons).

    Signaler
  6. Assedix Assedix

    Pas tout à fait d’accord avec la tonalité de l’article.

    Des retombées économiques il y en a tout de même puisque ces data centers attirent visiblement… d’autres data centers.
    Alors certes, cette industrie a un coût environnemental comme toutes les autres, mais est-ce que Marseille dispose d’un bassin de main d’œuvre hautement qualifiée qui lui permettrait de se tourner seulement les activités à haute valeur ajoutée, la conception, et de snober les échanges et de la transformation ? Non.
    Par ailleurs, être hostile à l’arrivée d’une industrie parce qu’elle va consommer de l’énergie, c’est quand même bizarre dans une ville aussi pauvre… Essayons donc d’être fermes pour que le supplément d’énergie à produire soit le plus « vert » possible.
    Et on peut aussi imaginer qu’une condition sine qua non à l’implantation sur de nouveaux sites soit la présence (l’arrivée ?) d’entreprises capables d’utiliser l’eau chaude produite par les systèmes de refroidissement (n’en déplaise à F. Coquio).

    Après pour ce qui est d’attirer des entreprises technologiques qui pourraient s’installer à côté des data centers, il me semble que l’idée du cloud, c’est justement le contraire: ne pas dépendre de la géographie, non ? Et puis, s’il y avait un rapport entre les deux je me demande si ce n’est pas le contraire qui se passerait, si ce ne seraient pas les entreprises technologiques qui feraient venir les data centers à elle.
    Plus précisément, je ne suis pas spécialiste du tout, mais quand il parle de gagner quelques millisecondes je me demande si Laurent Lhardit, ne confond pas avec le secteur financier, où certaines entreprises s’implantent à côté des serveurs des bourses pour passer des ordres plus rapidement que les concurrents. En l’occurrence Euronext, qui gère la Bourse de Paris, est apparemment hébergée à Basildon en Angleterre et j’imagine que c’est le genre de client convoité par tous les data centers du monde et pas seulement ceux de Marseille…

    Signaler
    • Alceste. Alceste.

      Pour mémoire l’un des plus grands data center au monde, géré par la NASA pour le compte du renseignement américain et qui est en charge entre autres du traitement des communications mondiales est basé devinez où ? : dans le desert de l’Utah avec 40 kilomètres de désert autour avec aucune entreprise à l’horizon. Alors les retombées économiques locales , cher ASSEDIX , Tintin!
      Ce monstre emploie au total 200 personnes.

      Signaler
    • Assedix Assedix

      @Brallaisse:
      d’une part je n’ai pas dit qu’il fallu s’attendre à des retombées mirobolantes. D’autre part, je ne suis pas vraiment étonné qu’un centre du renseignement américain n’ait pas attiré tout une pépinière autour de lui.

      Signaler
  7. Sébastien Barles Sébastien Barles

    Une rencontre nationale des eluEs écologistes aura lieu au printemps à Marseille pour réfléchir à l’intégration urbaine des data centers (comment ceux ci doivent participer à l’éco développement du territoire et aux politiques de transition) et à la limitation de leur impact environnemental et énergétique.
    Enfin, il faut qu’une réflexion soit menée pour que les données stockées ne soient plus considérées comme de vulgaires marchandises mais comme des matières premières. D’où l’idée d’une taxe Tobin sur les données stockées, redistribuée pour financer la transition écologique. A suivre…

    Signaler
  8. Alceste. Alceste.

    Ce type d’installation nécéssite beaucoup d’énergie, du contrôle à distance (pays bas) donc trés peu de gens in situe et surtout une course de la part des propriétaires aux avantages financiers , notamment au travers des loyers.Donc une fois de plus le “flan” marseillais a pris.
    En revanche quand vous regardez une ville comme Barcelone ( qui posséde aussi des data centers trés importants) , le port dans sa zone franche à l’usine automoblle SEAT et là vous avez de véritables retombées économiques avec 11 000 emplois .Une paille

    Signaler
  9. Pascal L Pascal L

    “Carrefour du numérique, Marseille attend toujours les retombées économiques” on devrait plutôt dire “GPPM, Marseille 2e, 15e et 16e attendent toujours les retombées économiques” parce que les nuisances on les a déjà.
    * Les nuages d’alumine (la semaine dernière, encore un seau sur ma terrasse)
    * Le klaxon des trains des 6 heures du matin, parfois pendant 10 minutes, il y en a un qui s’énerve et réveille 20 000 personnes
    * Le non accès à la mer
    Je me suis laissé dire (par Marsactu me semble-t-il) que pendant longtemps le GPMM n’a pas payé d’impôts à la ville ou à la région, alors que beaucoup de commune qui ont sur place des grandes entreprises qui provoquent des nuisances se rattrapent grâce à de juteuses rétributions liées aux impôts locaux qui permettent de financer des équipements pour les habitannts comme des piscines (au hasard…)
    Alors il est urgent que les politiques locaux ruent dans les brancards et exigent une redéfinition des missions et de l’emprise. Qui ne demande rien n’a rien et ce que l’état a fait, il peut le défaire.

    Signaler
    • Alceste. Alceste.

      Oui le GPMm a été exonéré et cela a duré des dizaines d’années

      Signaler
    • barbapapa barbapapa

      Oui, Martigues peut se payer 1 piscine de 50 mètres et des stars des bassins… c’est le pendant des industries polluantes.
      Ici, à Marseille, le GPPM pollue à tout de bras, empêche l’accès à la mer sur 7 kilomètres ! fait de la promotion immobilière dans des surfaces portuaires ???, se gave de salaires et a de mauvais résultats + une très mauvaise gestion, voir le méchant rapport de la cour des comptes à son sujet : https://www.capital.fr/economie-politique/un-rapport-de-la-cour-des-comptes-severe-pour-le-port-de-marseille-1206718
      Il faut que l’Etat renvoie le GPPM à Fos et Port St Louis, libère les surfaces marseillaises et le somme de d’être efficace.

      Signaler
  10. neom neom

    Les entreprises font bien évidemment miroiter des retombées économiques, emplois etc pour bénéficier de conditions avantageuses de la part des autorités locales qui ont des raisonnements basiques du genre ‘internet’=’High tech’=’startup’=’croissance’ et tuti quanti…

    Mais en vérité cela ne crée quasiment rien, ils mettent des machines dans les hangars et quelques techniciens pour brancher les câbles et réparer la climatisation… Tout le reste est géré à distance vu que c’est le principe. Et quel intérêt pour les autres entreprises d’être à coté? Aucun non plus! Cela ne créera aucun écosystème.

    Signaler
  11. Alceste. Alceste.

    2.7 millions d’euros de subventions au total pour ce projet qui n’a pas de retombées économiques immédiates.
    Sans compter les efforts du GPMM qui est une institution publique sur l’implantation et les loyers.

    Signaler
    • Pascal L Pascal L

      J’y connais rien en coût du bâtiment, ça fait combien de piscines, 2,7 millions d’euro ? Au moins une, non ? Peut-être deux ?

      Signaler
  12. Assedix Assedix

    Par curiosité je suis allé consulter l’article qu’avait consacré au sujet une ancienne journaliste de Marsactu
    ( https://marsactu.fr/ancien-bunker-a-marins-transforme-data-center-coup-daubaine-port/ )

    qui donne un éclairage un peu différent sur l’arrivée d’un data center dans l’enceinte du GPMM. En gros, personne n’a jamais vraiment cru à de prétendues “retombées”. D’ailleurs le président d’Interxion signalait déjà qu’il s’agissait d’une industrie peu pourvoyeuse d’emploi.
    Le truc c’est qu’il existait un bunker allemand inachevé à la Calade dont personne ne savait que faire et que eux étaient volontaires pour s’y installer. Ni plus ni moins.
    Alors bien sûr, il y a probablement des élus ou des dirigeants qui ont dû s’enflammer et raconter n’importe quoi, mais bon: y a-t-il vraiment des gens qui ont cru que le 15e allait devenir le nouveau Palo Alto ?

    Signaler
    • Alceste. Alceste.

      Degùn !, Nous en avons l’habitude avec Marseille , capitale de ceci ou de celà sauf concernant le crime,la drogue,la saleté, du nombre d’élus véreux, où là champion de Monde.

      Signaler
  13. Forza Forza

    @Rémi Massileo (EDF) alimente déjà Smartseille en chauffage, eau chaude et rafraîchissement https://www.massileo.fr/
    comme Thassalia (Engie) alimente déjà les bâtiments neufs d’Euromed 1 (avec plus ou moins de bonheur — haha :p )

    Signaler
  14. liovelut liovelut

    La blague habituelle du chauffage urbain par les data centers…
    Un data center fonctionne 365 jours par an, alors que les chauffages ne fonctionnent pas beaucoup entre Mai et Octobre (particulièrement à Marseille). Alors que c’est précisément en été que les datacenter ont le plus de chaleur à dissiper (température extérieure + chaleur des équipements). On fait quoi de cette chaleur en plein été ?

    Le seul truc qui me semble à peu près viable, c’est un besoin industriel de chaleur sur toute l’année, qui puisse s’adapter à la production de chaleur du datacenter: en général, ça implique une source de chaleur de secours (pour compléter) et/ou un circuit de dissipation de chaleur pour le datacenter… donc des surcoûts qui ne sont pas (encore) viables, l’énergie n’est pas (encore) assez chère.

    Signaler

Vous avez un compte ?

Mot de passe oublié ?


Ajouter un compte Facebook ?


Nouveau sur Marsactu ?

S'inscrire